C’est toujours un plaisir de se délecter de la lecture du Grain de Sel, quantité de sel assez mesurée pour ne jamais risquer de boucher les artères. Jeux de mots, contrepèteries, sous-entendus, paraboles, clins d’œil ou métaphores, le billet du 6 décembre dernier n’en était pas dépourvu. Survêtements (gilets ou maillots) jaunes, «Haro sur le Maudet», «bars à zones», «macronie», droit de se «trumper» , tsar et KGB, etc. Le tour de l’actualité était ébauché… enfin presque! Quelques bémols me viennent cependant à l’esprit. En relisant attentivement l’article, le passage sur le Brassus m’interpelle. La vue superbe sur la Vallée de Joux et sa perle lacustre est-elle vraiment si dénaturée par un développement allant dans tous les sens et péjorant ainsi l’art d’y vivre? Il me semble que c’est oublier un peu vite que cet art de vivre et cette prospérité bénéfique pour chacun, nous les devons aussi aux industriels, à leurs usines et aux nombreux emplois proposés. Tirade surprenante de la part d’un auteur qui, apparemment, émane d’une personne certes écologique, mais aussi avec une sensibilité politique proche du monde du travail, donc «de gauche» en principe. Sentiment renforcé également par les allusions aux personnes brocardées qui semblent être, elles, exclusivement considérées comme «de droite». Toute proportion gardée, il me semble que la neutralité et l’objectivité aurait pu être mieux respectées avec éventuellement également une petite allusion à Géraldine et Rebecca. Mais finalement, je remarque qu’il n’y a pas non plus de diatribe sur notre argentier radical de Ste-Croix. Alors, ne seraient-ce épargnés que les Vaudois? Broulis, Ruiz et Savary, c’est vrai, ils sont de notre coin de pays, c’est pourquoi peut-être, pour l’auteur, ils ont un peu moins faillis!
C. Lambelet