Pour sa troisième rencontre de l’année, les RCVJ accueillaient un oratorio de Haendel, le dimanche après-midi 31 mars, en le temple du Sentier: Israël en Egypte, sujet de saison en période pascale.

Caractéristique de cet oratorio: la forte dominante de parties chorales, entrecoupées de quelques rares récitals. Il en résulte deux heures de proclamations musicales, calquées il est vrai sur le texte lui-même, où l’auditeur n’a aucun répit. Cette œuvre baroque met en musique le texte biblique (sans adjonction aucune) relatant les Dix plaies d’Egypte, la libération des esclaves de Pharaon, le franchissement de la mer et en deuxième partie, le cantique de Moïse, à savoir les hymnes de victoire et de reconnaissance du Peuple hébreu.
Musique-spectacle
En commentateur averti, l’organiste et directeur de chœur Lionel Desmeules nous explique que Haendel a signé un oratorio ciblant l’efficacité et comme on le dirait de nos jours: le spectacle; une musique faite et portée par un gros effectif, en l’occurrence le Chœur de Chambre de l’Université de Fribourg et son ensemble instrumental totalisant 109 exécutants. Mais «c’est aussi l’épisode qui veut cela», commente le jeune maestro, à savoir: une aventure grandiose et palpitante, à grands renforts d’interventions spectaculaires du Dieu d’Israël.
Deux heures à la place de quatre
Haendel a composé cet oratorio en trois mois, c’est-à-dire très rapidement, pour des raisons notamment financières, ce qui explique aussi les nombreux emprunts de sa partition à lui-même et à d’autres compositeurs baroques. L’oratorio présenté au Sentier était en plus tronqué de sa première partie originelle, une musique funéraire (pour la mort du patriarche Joseph) accompagnant la fin du livre de la Genèse; tronqué également des concertos intercalaires et du jeu d’orgue de Haendel lui-même, le tout aurait duré quatre heures et non deux.
A noter la traduction en français des paroles (bibliques) projetées en direct sur grand écran au-dessus du chœur, fort appréciée des 280 auditeurs.



Seconde et dernière représentation?
La dernière fois qu’Israël en Egypte a été joué à La Vallée, c’était en 1958. «Et c’est probablement la dernière fois qu’on l’y entendra», observe avec un petit pincement le maître d’œuvre des RCVJ Nicolas Aubert, lequel n’avait que huit ans à l’époque. Mais certains anciens de la Chorale du Brassus s’en souviennent encore! L’oratorio avait alors était dirigé par nul autre qu’André Charlet, avec la participation de trois chœurs dont, bien sûr, «sa» Chorale du Brassus. Dans l’exécution de 2019, c’est nul autre que Pascal Mayer qui est aux baguettes, lui le successeur du premier nommé.
