En Colombie, l’accord de paix conclu en 2016 entre le gouvernement et la guérilla des FARC n’a pas encore apporté une paix durable. Dans les régions rurales la population civile continue à souffrir des violences des para-militaires et du déni de son droit de récupérer les terres qu’elle a dû abandonner pendant la guerre civile. Elle subit encore les conséquences du conflit dans lequel elle a été prise: misère, famine, déracinement, destruction du tissu social et des valeurs traditionnelles. A cela s’ajoute qu’avec la fin des combats, de grandes compagnies minières et agricoles s’installent dans ces régions, ce qui accroît la pression sur les populations rurales. Celles-ci subissent aussi les dégâts environnementaux de la pollution des eaux et de la déforestation et les violations des droits humains causés par ces industries.
Ce sont surtout les femmes et les enfants qui sont touchés par ces injustices. Dans la région de Magdalena Medio, dans le nord du pays, plus de la moitié des cent-vingt mille victimes de déplacement forcé sont des femmes. Beaucoup ont perdu leur mari, leur fils, souvent recruté de force par la guérilla, tué au combat ou assassiné par les para-militaires. Une sur deux de ces femmes est cheffe de famille, ayant seule la charge de la survie des enfants. Quelques-unes d’entre elles ont formé une association, l’Organización Feminina Popular (Organisation des femmes du peuple, OFP) qui est devenue une référence en Colombie pour le combat des femmes en faveur de la paix, des droits humains et d’une vie dans la dignité. L’OFP qui compte aujourd’hui environ deux mille membres, est dirigée par Gloria Suarez, une femme courageuse et déterminée qui est à la tête de toutes les activités et manifestations malgré les menaces dont elle est la cible.
L’action de l’OFP est soutenue depuis plusieurs années par l’Entraide protestante suisse, l’EPER. Le groupe Terre Nouvelle de la paroisse de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud dans la Vallée de Joux a choisi ce projet, pour donner un objectif concret à la volonté de la paroisse d’apporter sa solidarité et son aide aux populations victimes de pauvreté et d’injustice dans les pays du Sud. Le groupe organise une soirée d’information avec projection de film et un moment d’échanges et de discussion, le jeudi 16 mai à 20h, à la Maison de paroisse, Grand-Rue 35, Le Sentier (voir annonce).
Hubert van Beek