Du 9 au 22 janvier 2020 plusieurs sites vaudois et français accueilleront les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ). De grandes affiches, le long des routes, nous le rappellent, et un drapeau de
9 m2, offert à nos écoliers achèvera la décoration…
Une plongée dans l’histoire antique nous apprend que ces joutes sportives grecques, dédiées aux divinités, Zeus en tête, se sont déroulées tous les 4 ans, de 776 avant J.C. à 393 après J.C., soit 293 olympiades!
La durée des Jeux passa progressivement de 1 à 6 jours. C’était l’occasion d’une trêve générale… Les athlètes suivaient une préparation d’un mois pour les formalités et l’entraînement. Ils s’engageaient à respecter une charte d’honneur et leur moralité devait être exemplaire! Les épreuves étaient interdites aux barbares, aux esclaves et… aux femmes! On y pratiquait la course à pied, le pentathlon, la lutte, la boxe et le pancrace, ainsi que les courses de chars. Les vainqueurs, adulés, avaient droit à leur statue et, dans leurs villes respectives, à toutes sortes de privilèges, dont l’exemption de l’impôt!
A signaler que, déjà à cette lointaine époque, il y avait deux catégories de concurrents: les paidès (jeunes entre 12 et 17 ans) et les andrès (hommes dès 18 ans). On voit donc que les JOJ ne datent pas d’hier! Le christianisme eut raison de ces joutes, qui tombèrent peu à peu dans l’oubli… La réhabilitation de ces épreuves quadriennales, par le baron Pierre de Coubertin en 1896, donna dès lors lieu à des rassemblements internationaux de plus en plus gigantesques, avec l’adjonction des jeux d’hiver, sous la présidence du CIO, dont le siège est à Lausanne. Ce qui fait que tous les deux ans, on voit des athlètes de plus en plus nombreux s’affronter en joutes pacifiques. L’évolution de la société aidant, les femmes s’y illustrent aussi, pour notre plus grand plaisir… Avec la multiplication des épreuves, les exigences techniques et les contraintes environnementales, ces grands raouts sportifs deviennent de plus en plus ardus à organiser. L’argent a tendance à occuper la première place sur le podium… Mais il semble que le CIO se préoccuperait de plus en plus de l’adéquation entre festivités et durabilité. C’est une bonne chose et, c’est dans cet esprit de renouveau que s’inscrivent ces JOJ 2020. Les jeunes y apprendront à découvrir des langues, des cultures diverses, lors d’événements instructifs et festifs. Espérons que, sur le terrain, tous les breuvages absorbés seront aussi purs que l’eau de nos montagnes!
La flamme olympique ayant quitté Olympie, elle parcourt nos régions, portée par de jeunes sportifs motivés, dans la capitale et dans les Alpes vaudoises en particulier. Il semblerait que rien n’est prévu du côté de la Vallée de Joux, qui reçoit les skieurs de fond. Le rude climat de notre Jura serait-il à ce point dissuasif? L’intensité du trafic poids-lourds, liée à l’érection d’un village industriel, rendrait-elle périlleux le cheminement d’une petite flamme, et de sa cohorte de jeunes, dans le périmètre du Brassus? Cette lanterne adulée risquerait-elle, par son intense rayonnement, de faire fondre encore un peu plus le gros tas de neige stocké aux Grandes Roches? Le grand tétras serait-il susceptible d’être dérangé si le cheminement de cette flamme empruntait un espace forestier? Toutes questions existentielles que nous devons, pour l’instant, mettre en veilleuse…
Espérons simplement, lorsque tous ces jeunes lutteront vaillamment en janvier prochain, que la flamme du courage, de l’amitié et de la joie brillera dans leur regard…
Herbé