L’initiative de résiliation de l’UDC demande la fin de l’accord de libre circulation des personnes avec l’Union européenne, ce qui entraînerait la fin automatique de l’entier des accords bilatéraux avec l’UE et des mesures d’accompagnement, si importantes pour sauvegarder la protection des salaires.
Voici 5 bonnes raisons de refuser cette initiative:
Non à une vague de dumping salarial
La fin de la libre circulation des personnes signifie également la fin des mesures d’accompagnement sur le marché du travail suisse. Si ces mesures de protection des salaires cessent de s’appliquer, la pression sur les salaires augmentera – pour tous les employé-e-s!
Si les salaires dans des secteurs tels que la construction, la restauration ou les services baissent, toute la structure des salaires en Suisse commencera à glisser et d’autres secteurs suivront.
Non à une politique d’isolement dépassée
L’isolement n’a jamais été une solution – encore moins en période de crise économique. Grâce à la libre circulation des personnes, la Suisse a désormais un accès ouvert au marché intérieur de l’UE. Aujourd’hui, 52% de toutes les exportations des entreprises locales sont destinées à l’UE. Si cela n’est plus possible, l’économie et les travailleurs/euses suisses subiront des dommages considérables.
Non à la destruction de la place de la Suisse dans la formation et la recherche
La Suisse, en tant que place forte de la recherche, est également menacée par cette initiative. Si elle est acceptée, nos chercheurs/euses et étudiant-e-s ne pourront plus participer aux programmes de recherche et d’échanges de l’UE. Les conséquences? Moins de réseaux internationaux et moins de fonds pour l’éducation et la recherche.
Non à la limitation de notre liberté
La libre circulation des personnes s’applique également aux ressortissant-e-s suisses: aujourd’hui, environ un demi-million de Suisses vivent et travaillent dans l’UE. Si l’initiative de l’UDC était adoptée, leur statut, leur situation professionnelle et leurs chances sur le marché du travail seraient massivement détériorés.
Non à une politique de fausses solutions
Le marché du travail connaît une profonde mutation structurelle. Plus que jamais, nous avons besoin de mesures constructives et tournées vers l’avenir: par exemple une meilleure protection des travailleurs et travailleuses âgés, une formation et un perfectionnement ciblés, une politique offensive d’égalité des chances, un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée et des prestations de transition suffisantes pour les chômeurs/euses âgés. Ce sont précisément de telles mesures que l’UDC a toujours rejetées au Parlement.
Ce parti tente de faire passer son désir d’isolationnisme et sa lutte contre les étrangers pour une action en faveur des travailleurs et travailleuses, alors que tous les votes UDC au Parlement vont dans le sens d’une défense de l’économie libérale la moins réglementée possible. Cette initiative UDC qui vise à isoler la Suisse est une nouvelle attaque frontale contre la protection des salaires pour la population active en Suisse. Ne soyons pas dupes, votons NON le 27 septembre!
Josiane Aubert,
ancienne conseillère nationale
P.S. A l’instant où je boucle ce texte, je reçois le communiqué de presse du Conseil d’Etat vaudois, que je me fais un plaisir de transmettre:
«Votation fédérale du 27 septembre: initiative de limitation
Sans ouverture, la reprise économique est impossible
Le Conseil d’Etat vaudois s’oppose avec force à l’initiative «Pour une immigration modérée (initiative de limitation)», soumise au vote populaire le 27 septembre prochain. Cette initiative vise à abroger la libre circulation des personnes, menaçant la Suisse d’isolement face à ses principaux partenaires. Alors que l’économie vaudoise est déjà éprouvée par la crise sanitaire, un «oui» serait un handicap majeur pour la reprise économique, la création de places de travail et d’apprentissage et l’accès aux réseaux de formation. C’est également un risque sans précédent pour le bon fonctionnement des hôpitaux et des structures de soins à la personne, qui manqueraient d’une main d’œuvre indispensable à leur bon fonctionnement.»