Le 27 septembre prochain nous allons prendre position sur la nouvelle loi sur la chasse, qui est contestée par un référendum populaire. Le débat se focalise essentiellement sur la question de la cohabitation humaine avec les grands prédateurs, notamment avec le loup. Actuellement plus de 80 loups sont dénombrés dans notre pays, dont une douzaine de meutes, vivant essentiellement dans les zones montagneuses du pays.
Pour avoir vécu et travaillé dans les grands espaces canadiens je suis un franc partisan de la vie sauvage dans la nature et je n’ai plus peur des loups depuis longtemps… Il est incontestable que cet animal mythique joue un rôle inestimable pour la gestion de l’équilibre de la faune sauvage et par là favorise des écosystèmes résiliant dans les grands espaces sauvages. Pourtant en Suisse nos grands espaces naturels sont restreints, car la densité de population y est élevée et l’agriculture occupe plus du quart de notre territoire. Nous ne disposons plus que d’un million d’hectares disponibles pour l’agriculture qui nous permettent encore d’assurer 50% de notre souveraineté alimentaire: un jour sur deux nous importons notre nourriture… Or les trois quarts de cette surface agricole suisse, soit 750’000 ha sont des prairies obligatoires (à cause de l‘altitude et des pentes). Ces surfaces herbagères ne peuvent être valorisées autrement que par l’élevage: bovins, mais aussi chèvres et moutons en montagne. C’est bien là le problème: la cohabitation avec les grands prédateurs comme le loup mais aussi l’ours dans le sud du pays, met réellement en péril la poursuite d’un élevage nourricier dans les zones de pâturage de notre pays. Un Non à la loi sur la chasse aura pour conséquence une protection accrue de ces grands prédateurs au mépris de l’occupation décentralisée du territoire par les troupeaux et les humains. A contrario une acceptation de la loi proposée par le Parlement permet aux Cantons d’exercer une gestion fine des problèmes de cohabitation et de déclencher des tirs en connaissance de cause si les attaques sur les troupeaux deviennent trop fréquentes.
Si la loi est refusée par le peuple le
27 septembre, nos élevages seront mis à mal et cela va encore accentuer l’exode rural aux dépens de notre souveraineté alimentaire pourtant garantie par la Constitution: actuellement
3 fermes suisses disparaissent chaque jour! Cette situation désastreuse va aussi surcharger les zones les plus habitées du plateau suisse et contribuer à engorger encore plus notre mobilité qui est déjà fort compliquée…
C’est pourquoi en accord avec le mot d’ordre de l’Union Suisse des Paysans et de Bio Suisse, je refuserai ce référendum en disant OUI à la loi sur la chasse, le 27 septembre prochain.
Claude-Alain Gebhard,
1126 Vaux-sur-Morges
claude-alain.gebhard@gc.vd.ch
Amodiataire et Député vaudois