Concurrence
Fraternité, sororité, ces deux termes évoquent une harmonieuse solidarité, une paisible collaboration. Et pourtant, dans la réalité du quotidien, nous savons bien que frères et sœurs se révèlent souvent des concurrents implacables. Dans l’enfance, la compétition se joue sur tout. La moindre part de gâteau est soumise à la question. Un millimètre de perdu et c’est toute l’affection de celui qui procède au partage qui est évaluée! Bien entouré et bien géré, cet esprit de concurrence nous permet d’affronter les défis, nous permet de faire face dans les réussites comme dans les échecs.
Les athlètes des JO doivent faire appel à ce côté en eux qui veut non seulement se sublimer et battre son propre record mais désire surtout surpasser les autres concurrents. Cette part d’enfance en nous, qui voulait l’attention de son entourage et nous poussait à nous dépasser, que devient-elle quand il n’y a plus de spectateurs à enthousiasmer? Dans des JO à huis clos? Comment garder la motivation quand c’est des autres que nous attendons toute la reconnaissance?
L’heure n’est plus à mesurer la part de chacun, à calculer les efforts de l’ouvrier de la onzième heure pour en faire la critique (Mt 20,1-16). Cette parabole nous propose de laisser tomber les comparaisons et de nous en remettre à Plus-Haut que nous pour le partage du «gâteau». Simplement nous réjouir avec celui qui reçoit sa part et nous enthousiasmer pour le gâteau commun. Admirons, encourageons, et accueillons-les tous comme des vainqueurs!
Carole Meigniez, auxiliaire pastorale, Eglise catholique