Le samedi 17 juillet dernier a eu lieu au Brassus une opération contre les véhicules bruyants effectuée par les gendarmes des unités de circulation de la Police cantonale vaudoise, une patrouille de gendarmes combiers, avec l’appui d’un expert du Service des automobiles et de la navigation (SAN).

Vous les avez peut-être aperçus au niveau du parking de Kif Parechoc au Brassus, aucun véhicule bruyant, voiture ou moto, ne pouvait leur échapper. Présents de 13h30 à 17h30 les gendarmes ont pu stopper net les velléités sonores des engins qui croyaient pouvoir s’adonner à leurs activités favorites en toute impunité. Au total, ce sont 11 véhicules et 46 motocycles qui ont été contrôlés, avec à la clé cinq dénonciations (infractions OETV, bruit excessif, etc.), dont un retrait de plaques d’immatriculation et quatre amendes d’ordres délivrées.
Un phénomène qui prend de l’ampleur
«Le but était de contrôler les véhicules qui font trop de bruit, explique le Caporal Sébastien de la Gendarmerie du Sentier. C’était la première fois à la Vallée de Joux mais il y a des contrôles dans tout le Canton. Nous sommes de plus en plus approchés par la population qui se plaint de l’ampleur que prennent ces nuisances sonores. C’est une problématique non-seulement combière mais nationale et par conséquent, tout le monde s’équipe pour effectuer ces contrôles.»
Comment ça marche ?
Chaque unité est équipée d’un sonomètre, un instrument de mesure de l’intensité des bruits en décibels. « Chaque véhicule est homologué pour un certain nombre de décibels, continue le Caporal Sébastien. Ceux qui modifient leurs pots d’échappement ont modifié la cartographie du moteur, pour avoir plus de puissance et faire plus de bruit. En général, on connaît les engins, voitures et motos, susceptibles d’avoir été modifiés. Le contrôle en lui-même prend un certain temps: on contrôle le conducteur, ses papiers et son état physique; son véhicule et son équipement, puis on passe au contrôle sonore. Les véhicules ont droit à un certain nombre de décibels par tour/minute. Par exemple, nous avons contrôlé une Mercedes qui normalement devrait être à 102 décibels à 3750 tours minute. Elle était à 108 décibels avec un moteur dont la cartographie avait été modifiée.»
Que risque le conducteur ?
«Il/elle devra remettre son véhicule aux normes, poursuit le Caporal Sébastien, chez un concessionnaire de la marque pour reconfigurer le moteur à l’état d’origine. Une fois fait, il/elle devra se présenter, avec les documents officiels fournis par le constructeur comme quoi le véhicule a été remis aux normes, au Service des automobilistes à Lausanne et sera dénoncé(e) en préfecture, avec un risque d’amende à la clé. Il/elle risque également de voir sa garantie d’usine annulée.»
Pourquoi au Brassus ?
Et pas au Mollendruz ou au Marchairuz? «Des contrôles sont déjà régulièrement effectués dans le Col du Mollendruz. Et avec la météo clémente et les travaux à L’Orient, nous savions que chaque véhicule arrivant du Marchairuz allait passer par là, le lieu s’y prêtait bien. Avoir un expert du SAN sous la main était une réelle plus-value, il savait à quoi il avait à faire, cela nous a bien aidés. L’expérience est vouée à être réitérée plus souvent, dans tout le canton mais aussi à la Vallée de Joux où les habitants nous sollicitent de plus en plus à cause de ça.
Ce premier bilan est plutôt positif, cela nous a donné une bonne visibilité» conclut le Caporal Sébastien.
La Vallée de Joux n’est plus un terrain de jeux pour ces véhicules, qu’on se le dise!

Les sanctions peuvent aller jusqu’au retrait du droit de circuler, à la saisie du véhicule et/ou des plaques d’immatriculation sur-le-champ, sans oublier la destruction des pièces non homologuées dont le véhicule pourrait être équipé.
Ces mesures s’inscrivent dans une volonté commune de réduire les nuisances sonores du trafic, accroître la sécurité routière et sanctionner plus fortement les infractions et les comportements inadaptés. Des opérations similaires seront conduites par les polices communales vaudoises et la police cantonale tout au long de l’année sur l’ensemble du territoire vaudois, en priorisant aussi bien en zones urbaines et suburbaines qu’en secteurs de campagne ou en montagne.