Très affaibli depuis plusieurs années par une sorte de cancer de la société contemporaine dont les causes sont multiples, le Chœur Persévérance a donc dû se résoudre, non sans réticence, à quitter la scène. C’est comme un deuil, le départ de cette société chorale autrefois si présente et si dynamique va laisser un vide, c’est certain…
Presque gêné d’avoir dû prendre une telle décision, grave et inéluctable, le comité, avec courage et une ferme lucidité, a souhaité « partir en beauté ». Excellente et très sympathique idée que celle de réunir autour d’un repas de clôture toutes les personnes d’ici et d’ailleurs qui avaient œuvré au sein de la société. C’est ainsi que, sous l’impulsion et la parfaite organisation de la présidente, Madame Yvette Bourgeois, et de la vice-présidente, Madame Geneviève Leresche, une septantaine de personnes se sont retrouvées samedi 9 avril dernier au Restaurant Juraparc du Mont d’Orzeires. On notait principalement la présence de quatre directeurs : Andras Farkas (1976-1985), Michel Hangartner (1985-1997), Thierry Daenzer (1997-2016), Michel Cavin (2016-2022) ; la présence aussi d’anciens membres du comité, d’anciennes chanteuses et anciens chanteurs.
Après de sincères paroles de circonstance des Eglises (Mme Ariane Baehni, pasteure) et des autorités politiques (Mme Emmylou Maillard, Présidente du Conseil communal), Mesdames Bourgeois et Leresche, en maîtresses de cérémonie patentées, se sont succédé au micro, qui pour animer et évoquer un peu l’historique de la société, qui pour adresser des remerciements ou des félicitations, qui pour introduire des intervenants. Il a été ainsi rappelé que la Persévérance avait, en 1959, pris une nouvelle orientation en passant du chœur d’hommes initial au chœur mixte. Sous la direction des frères Pantillon, François d’abord, puis Georges-Henri, le Chœur Persévérance avait alors considérablement progressé en mettant régulièrement à son programme des œuvres classiques d’envergure (oratorios, messes, psaumes, motets), souvent avec accompagnement d’orchestre ou de l’orgue. Les directeurs qui ont suivi, par leurs compétences diverses, se sont efforcés de maintenir ce haut niveau de qualité. Quelques grands moments : Magnificat de J.S. Bach, Messe en do mineur et Requiem de W.A. Mozart, Grande Messe en la bémol de F. Schubert, Jeu de la crèche et Vivit Dominus de F. Farkas, Psaume 42 de F. Mendelssohn, Spectacle musical du 700e anniversaire de la Confédération, sorties musicales à Paris (cathédrale Notre-Dame) et en Hollande, etc.
Aux souvenirs musicaux ont succédé quelques anecdotes, mais ceci reste d’ordre privé et donc réservé à la seule Persévérance… Ce repas de clôture, excellent en tous points, a en outre été agrémenté par de nombreuses interventions musicales : des chants de l’assemblée présente et surtout plusieurs pièces instrumentales, de petits joyaux magnifiquement interprétés par le Quintette des cuivres du Risoud emmené par Gérald Rochat.
Bien sûr, de l’émotion et une certaine tristesse étaient aussi au rendez-vous, des yeux embués qui avaient de la peine à retenir leurs larmes, des trémolos dans la voix au moment de parler au micro… Une journée de séparation qui demeurera cependant marquée d’une pierre blanche, à l’instar de la neige qui tombait avec rage sur les prés entourant le Mont d’Orzeires !
Adieu la Persévérance, on t’aimait bien, tu sais…
Pour le Chœur Persévérance
M. Hangartner, ancien directeur