Samedi soir à la grande salle du Pont, se déroulait pour la troisième fois à La Vallée, le bal traditionnel, Bal Trad pour les intimes. Ici pas besoin de costume pour participer, ni de spectacle bien rodé, mais simplement d’une farouche envie de danser. Ainsi une centaine de danseurs de tous âges et de tous horizons, venus de La Vallée bien sûr mais aussi d’Yverdon, de Lausanne, ou de Besançon, ont pu recréer l’ambiance des anciens folklores au son des « Youk Trio » et de « Kaléidoscope ».

Pourquoi est-ce que les bals traditionnels attirent tant de monde? Parce qu’un Bal Trad, ça ressemble à une famille. C’est un lieu où l’on rencontre, un lieu où l’on teste, un lieu où l’on rit, un lieu où l’on transpire, un lieu où l’on compte les pas, un lieu où l’amour naît et la fatigue tombe, un lieu où l’on expérimente, un lieu où l’on ose toucher l’autre pour la première fois, un lieu où l’on vit. Un lieu où l’on vit ensemble.
Tradition et danse codifiée pour participants pourtant loin des standards habituels
De 19h à 20h, le collectif proposait aux curieux d’apprendre quelques danses bien codifiées comme les cercles circassiens, la chapelloise ou la bourrée à deux temps. Les initiés aident les novices et chacun s’amuse. Mais les codes habituels et folkloriques s’arrêtent là car ici, point de costume, point de spectacle ou parade, point de genre, point de meneur tout choisi. Les duos se dansent homme-femme, homme-homme ou femme-femme selon le cavalier du moment. Il est courant de choisir avant de démarrer qui sera le meneur et ce, quel que soit le hasard de la formation du duo. C’est le plaisir bon enfant de rencontrer l’autre et de profiter de ces moments mis à part.
Les musiciens s’inspirent d’anciennes mélodies qu’ils jouent avec leur propre histoire, on voit ainsi apparaître du Jazz-Folk ou Folk-Rap voire de l’électro-trad.
La Renaissance d’un Bal
Dans les années 70, le terroir se perd, et les anciennes dansent sont menacées de disparaître. Alors chaque passionné se met à chercher des passeurs de danse et quand ils en trouvent, ils filment pour conserver la mémoire. Puis, de bals en bals, d’expérimenté à novice, chacun à sa manière transmet la mémoire et la flamme, et tâche de perpétuer ce savoir-faire.
A La Vallée, ce soir, c’est Murielle Vesin-Desponds, Olivier Baumgartner, et Catherine Allaz qui organisent, qui informent et qui invitent à ce moment mis à part pour prendre le temps de vivre ensemble.
Une tradition qui se perpétue de mère en fille
Laura -nom d’emprunt- vient de Lausanne, elle est tombée dedans alors qu’elle était enfant: «Ma mère partait chaque été pendant une semaine, seule; en grandissant j’ai voulu savoir ce qu’elle faisait. Elle m’a expliqué. Des jours et des jours de bals traditionnels, où l’on vit et l’on danse ensemble. Je lui ai demandé de m’amener, ce qu’elle a fait. Puis j’ai commencé à y aller seule, d’abord seulement en France et depuis 2015, j’ai appris qu’il y en avait aussi en Suisse alors je continue, et cela me permet d’y aller plus souvent».
Multi-générationnel, bienveillant, et très ouvert
Pourquoi choisir un bal traditionnel? «C’est multi-générationnel, bienveillant, et très ouvert», répond Isabelle Ammon, du Pont. Loin d’être une novice, elle prend des cours une fois par semaine à Romainmôtier; elle avait déjà participé au festival combier de 2019 et revient de Lyon où elle a participé à un festival Trad de plus de 1000 personnes. Voilà de quoi faire plaisir, après 2 ans d’interdiction.
Oyez, oyez, bénévoles et sympathisants
Le collectif des Bals combiers vous donne rendez-vous au Festival du 16 au 18 septembre à la Vallée de Joux! Bras et jambes sont invités: les jambes pour danser, les bras pour aider!
Contact: info@lesbalscombiers.ch
Un grand merci à toutes et tous pour cette magnifique soirée !
Merci les Musiciens.nes
Merci les Bénévoles (Niko, Isabelle, Cécile, Axelle, Hélène, Isabelle)
Merci les Ami.e.s
Merci les Danseurs.ses
Merci à ceux.cellles qui ont oeuvré de loin ou de près