VIENS ME VOIR
Dans les rues d’Avignon, des affiches reproduisant des œuvres d’art invitent à visiter les musées de la ville, avec pour slogan « Viens me voir ». Un appel à en prendre plein les yeux, à découvrir, à s’enrichir de ces trésors.
Héritage chrétien oblige, on y trouve de nombreuses repré-sentations religieuses dont celle du récit de l’échelle de Jacob (Genèse 28), du peintre Nicolas Dipre (an 1500) reproduite ici en noir et blanc. On y distingue au premier plan Jacob qui somnole la tête sur une pierre ; tout au fond, un paysage de collines avec, minuscule, le clocher d’une église et entre les deux, la fameuse échelle sur laquelle grimpent sept anges. Alors que dans le récit biblique, ils en descendent aussi dans un incessant va-et-vient.
Dans les deux sens
Car dans la foi, le mouvement se fait dans les deux sens. Il y a toujours la quête humaine, qu’elle soit claire ou improbable, pour s’approcher du Très-Haut… bien souvent à tâtons. Et il y a le mouvement de la quête de l’humain par Dieu qui ne cesse de descendre : dans le jardin d’Eden à la tombée du jour, en prenant pâte humaine dans le Christ et en venant habiter nos tréfonds de son Esprit.
La vision de l’échelle par Jacob l’avait fait s’écrier : « Voici la porte du ciel ! ». Depuis Jésus, c’est Dieu qui s’écrie sans relâche : « Viens me voir… tu n’en reviendras pas ! » Comme dans un beau musée, la vie en plus.
Pasteur Antoine Schluchter