Oyez Oyez gentes Dames et Damoiseaux ! Ce soir c’est soir de spectacle au Cabaret de la Tranchée, alors prenez plaaaace ! Car, oui, depuis 24 ans, le Cabaret de la Tranchée fait son show à la Vallée de Joux et cette année c’est pas moins de quatorze dates de spectacle avec ou sans repas qui sont proposées. À l’affiche, on trouve « Fa-Si-La Tranchée » un ensemble de 33 petites saynètes, sketchs ou chansons joués par les 8 acteurs amateurs qui proposent 2h15 de show chronométré et millimétré dans la joie et la bonne humeur. Et aujourd’hui, pour vous, chers amis lecteurs, une occasion en or de lire ce qu’il se passe dans les coulisses en passant derrière le rideau !

Ici, ne soyez pas surpris ! Car nul besoin de metteur en scène ou de répétiteur, pas de séance d’écriture par un auteur, mais simplement une bande de copains qui monte un spectacle, pour le plaisir de la scène et le plaisir de faire plaisir !
Sous vos applaudissements :
Martine Bassetti, Marina Lecoultre, Mireille Rochat, Felix Amstutz, Nadia Pittet, Christophe Bifrare, Manoé Peter et Bertrand Mouquin. Huit comédiens et comédiennes amateurs qui vont jouer pas moins de 14 dates accueillant ainsi près de 900 personnes en un mois et demi. De quoi faire pâlir plus d’un artiste professionnel.
Un joyeux collectif décisionnaire
Les secrets de préparation ? Des rencontres qui démarrent dès janvier, avec en poche des propositions de sketchs connus ou de chansons à détourner. Chacun pourra voter pour ce qui sera gardé ou non en vue de la prochaine série de représentations.
Au four et à la farce 10 dates sans repas
Nous sommes à La Vallée, et à La Vallée, on aime s’amuser et si on peut le faire en mangeant, alors c’est mieux ! Ainsi, 4 dates avec repas, prises d’assaut, sont proposées ; et c’est le restaurateur Christophe Vaney qui est aux commandes pour cette partie-là. Il est aidé entre autres par l’armada d’artistes qui, non contents d’être sur scène, mettent aussi la main à l’assiette. Le cabaret n’est pas très grand mais c’est pas moins de 50 personnes qui peuvent y manger ! Nappes sur les tables et petites bougies, entrée de Butternut et de coquilles Saint-Jacques, la chasse arrive dans des assiettes soignées et le café gourmand est beau à manger. Les murs absorbent les bruits, on est loin d’un brouhaha de gare malgré les 50 personnes attablées. L’ambiance est tamisée et le repas est réussi.
Le sérieux n’est pas de rigueur
Les lumières baissent, les conversations s’amenuisent, les yeux se tournent vers la scène. Le spectacle va commencer. François Bettens est au piano, Nathalie Rochat et Guy Wagner aux lumières. Chacun est à son poste, le show peut commencer. Et dès le début, le ton est donné. Ici, on s’amuse, on rit, et rire, c’est contagieux ! A les voir, on en vient à oublier que le théâtre comique est un art difficile ; la répétition encore et encore du même passage, le décorticage du mot, du regard ou du geste jusqu’à ce que tout devienne naturellement sous contrôle. Car oui, pour faire rire, il faut beaucoup de rigueur, même si ici, sur scène et dans la salle, le sérieux n’est pas de rigueur.
Derrière le rideau
Mais faisons un flash back et passons le rideau du fond de scène. Vous voilà en tout début de soirée, et en coulisses. Il s’agit de la 6e soirée sur les 14 annoncées. Preuve en est : il y a 6 pièces de 5 centimes alignées sous la marche des loges, il y en aura 14 le dernier jour.
Un rituel qui accompagne celui de trinquer tous ensemble juste avant le lever du rideau.
Chacun exprime son stress à sa manière, les uns ont le verbe haut et rient fort, les autres se maquillent, cherchant dans ces gestes une routine bienfaisante. Quelques-uns, plus loin, marmonnent quelques bribes de texte et les plus téméraires calculent s’ils ont le temps de foncer manger une pizza avant leur tour.
Dans une ambiance détendue, tout est calculé, les entrées et sorties, dans le noir absolu, sont chorégraphiées et quand tout à coup, le silence tombe sur l’un des 8, alors c’est que c’est bientôt son moment de franchir le rideau.
Un spectacle, quatorze dates, quatorze ambiances
« L’ambiance dépend du public présent », expliquent Bertrand Mouquin et Marina Lecoultre, les deux plus anciens de la bande des 8.
« Parfois on a un public qui a juste envie de rire, parfois on a un public qui a surtout envie d’écouter. On sent quel public est devant nous dès les premières secondes sur scène, et il faut s’y préparer sans être déstabilisé par l’un ou l’autre. »
Les déguisements s’enfilent, les saynètes se suivent, parfois en chanson, parfois en théâtre, les jeunes acteurs comme les vieux loups de mer se succèdent, les talents s’exercent à plusieurs niveaux et le tout forme une symbiose rodée où le plaisir de jouer ensemble est palpable.







