Un tableau composite, une belle palette d’artistes aux multiples facettes: la galerie de l’Essor s’ouvre aux amateurs pour sa semaine annuelle, la 47 e en date. « Tableau », parce que sur les dix-huit artistes de cette année, la majorité s’exprime dans la peinture. À noter également cette année, une jolie délégation française, composant le tiers des exposants, telle cette résidente de Bois d’Amont qui vient s’inspirer de la nature côté suisse ou français ou cette autre du Haut-Doubs qui fut liée un temps à l’École technique.
Pas de sélection cette année
Pour Pierre Cotting, revenu aux affaires de « l’Annuelle » il y a quatre ans après avoir participé à sa création il y a presque un demi-siècle, cette exposition « tient la route ». « C’est toujours un plaisir de réunir des artisans et de les booster », relevait le peintre des Charbonnières, heureux d’avoir pu donner le feu vert à tous les amateurs qui ont postulé en répondant à l’annonce unique parue dans nos colonnes, sans avoir à effectuer aucune sélection parmi eux. C’est dire aussi que cette manifestation incontournable de l’Essor attire et appelle. « Plus, nous n’aurions pu accueillir », détaille encore Pierre Cotting.
Site internet complet
À noter le très complet site internet où chaque artiste, sur une page, se présente avec son travail – non seulement ceux de cette année, mais également de l’an denier.
Et pour ceux qui ont manqué le vernissage, bondé du fait des familles et amis venus encourager leur proche exposant, la galerie vous offrira une possibilité d’admirer les œuvres plus calmement dans l’après-midi d’ici dimanche.
Celle-ci rouvrira ensuite à la fin du mois pour accueillir les « carnets de voyage » de l’artiste peintre Véronique Thiéry-Grenier.
Nos coups de cœur

Florence Le Guennec est revenue à la peinture il y a douze ans, un art auquel elle avait consacré sept année d’études avant de se consacrer à l’enseignement. Établie dans le Jura depuis 2015, elle peint les trésors de l’environnement d’un pinceau vif et joyeux qui reflète son caractère. La nature, la forêt, les lumières et la montagne: tout cela l’inspire dans la grande vallée qui va du Mont Tendre aux Rousses, à tel point qu’elle se consacre à nouveau entièrement à l’art depuis la fin de l’an dernier.

Dolores Akono des Bioux est, à vingt-trois ans, la benjamine des exposants. Ses outils de travail sont un iPad, un stylet et l’application ProCreate, une «cousine» de Photoshop et «du temps, beaucoup de temps», huit heures environ pour plusieurs des œuvres qu’elle expose à l’Essor. Son inspiration, elle la tire des films d’animation qui l’ont bercée depuis sa jeunesse, en particulier de cinéma des mythiques studios Ghibli et DreamWorks. C’est au gymnase qu’elle a découvert l’art numérique. Depuis, elle s’y plonge sans retenue, au point de terminer l’an dernier un bachelor en bande dessinée. «C’est mon métier, mais je travaille encore comme caissière», conclut l’illustratrice.

Françoise Cujean dévoile un univers là aussi qui évoque la BD et même un certain Zep, pour ce qui est du trait et des couleurs, mais pas – pas du tout – des thèmes et du message. Ses œuvres transmettent une belle sensibilité et mettent le spectateur en prise directe, presque sans filtre avec l’expérience de l’auteure ; elle-même le dit, une démarche est spontanée, sans recul et parfois bien naïve. Les œuvres de Françoise Cujean ont toutes été réalisées en voyage, comme un autre artiste en conserverait les souvenirs en texte ou en croquis, l’illustratrice fait les deux en même temps.