Le Conseil communal du Lieu s’est réuni de manière extraordinaire le 28 mars au chevet de sa future centrale à bois, bloquée par le Canton pour une question de surface. Le même soir, le plan de l’ambitieuse salle des fêtes, à un jet de pierre de là, a été dévoilé pour la première fois au public.
Un seul point était à l’ordre du jour de la séance extraordinaire du Conseil communal du Lieu, convoqué dans l’urgence, le 28 février dernier: le dézonage d’une portion du terrain devant accueillir la future centrale de chauffage à distance du village. Cette portion de terrain (de la taille d’un terrain de volleyball…) était en zone agricole et le Canton a donc mis le holà.
Débat
La plupart des conseillers qui se sont exprimés à l’Hôtel de ville du Lieu n’ont pas été tendres envers les services cantonaux, évoquant une «petite plaisanterie» ou l’action d’«employés zélés».
Du côté de la municipalité, l’on a déploré ce revers à un projet qui n’a «pourtant suscité aucune opposition locale» et le fait qu’aucun argument ni demande de dérogation n’ont été reçus auprès du Département des institutions, du territoire et du sport et de sa cheffe. La transition énergétique se heurte en pratique à des procédures administratives complexes – sans parler des oppositions d’associations elles aussi toujours zélées.
A contrario, un conseiller communal a estimé que le Canton se montrait conciliant en acceptant d’étendre une zone à bâtir – à condition bien sûr que le Conseil communal accepte d’adapter son plan d’affectation, ce qu’il a fait à l’unanimité des voix.
Pourquoi en urgence?
Pour justifier l’urgence de ce dézonage, Patrick Cotting, syndic, a invoqué le moral des troupes: «Nous sommes encore motivés pour porter ce projet, mais seulement si les choses avancent. Les clients et même la société Ecobois [créée pour l’occasion] ressentent la même chose; en clair, ils risquent de se décourager. Il est clair qu’un nouveau refus cantonal enterrerait le projet». Rappelons ici que de tels projets de centrales de chauffe nécessitent, pour démarrer, que des habitants s’engagent formellement à se raccorder, au prix d’une installation de chauffage individuelle traditionnelle; le projet se concrétise ensuite des années de démarches légales et de travaux plus tard.
En l’état, l’exécutif du Lieu entend maintenir son calendrier qui prévoit le début des travaux au printemps.
Deuxième partie plus sympa
En deuxième partie de soirée, la municipalité a profité de présenter son «Complexe du Brenet», soit la salle des fêtes prévue à côté des terrains de football. C’est la première fois que ce projet ambitieux
était présenté en public.
Avec 900 mètres carrés au sol et une faible élévation, le futur complexe aura le statut de salle régionale. Sa salle multi-fonctions, regardant le village, dos au lac Brenet, sera dotée de gradins amovibles et d’une capacité de 400 places, la plus grande de La Vallée après le Centre sportif. Le complexe comprendra également un foyer, un bar, une cuisine et une garde-robe. L’actuelle buvette du football sera maintenue et intégrée à l’ensemble.
« On aura besoin des autres communes »
La discussion a été beaucoup plus nourrie qu’en début de soirée, les images d’implantation visuelle suscitant l’enthousiasme et maintes questions. Notamment sur le parcage dans les environs et sur la participation – indispensable – des autres communes. «Le canton lui aussi va nous aider, mais le projet doit être solide économiquement et écologiquement», a encore indiqué Lionel Baruchet, municipal. Dans ce sens, le Complexe du Brenet est intimement lié au projet de centrale de chauffe au village. Le ruisseau des Charbonnières, qui séparera le futur complexe des terrains de sport, sera renaturé.
Les autorités du Lieu ambitionnent de boucler leur dossier pour la fin de l’année.
