Chers lecteurs, c’est avec plaisir que je prends connaissance, semaine après semaine, des nouvelles colportées par notre journal local, qui illustre la plupart des articles avec de jolies photos. Merci à nos courageux éditeurs pour la peine qu’ils se donnent face à la grande presse qui ne leur fait aucun cadeau!
Lors de l’édition du 22 juin, nous étions informés de l’inauguration du sentier didactique décrivant le monde mystérieux du bois de résonance. Pour l’amateur de randonnée, à part des grands, des gros et des petits, tout se ressemble à peu de chose près, et formant un tout harmonieux et tranquille où il fait bon se ressourcer. Il a toutefois rayé un chant du répertoire de son enfance. Celui qui disait: «Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas»…
Parce que maintenant il y a plusieurs années qu’il y est et que peut-être il faut jouer discret. Espérons malgré tout que des chants de reconnaissance dans ce décor de beauté, relayés par les cris des enfants en liberté continueront à charmer les oreilles de nos arbres séculaires, au garde-à-vous sur notre passage. Les arbres sont de grands malicieux. Sous leur manteau d’écorce, on les croirait presque tous prédestinés à être candidats. Mais sur le lot des appelés, il y a peu d’élus. Et encore, il n’y a qu’un bout de bon sur l’oiseau rare…
J’ai eu l’opportunité, pour ne pas dire le bonheur, de visiter une entreprise située tout au bout de la chaîne du bois de résonance. Est-ce que son enseigne, Swiss Resonance Wood Sàrl, vous dit quelque chose? Ça ne sonne pas très combier, mais à l’heure de la mondialisation, ça me paraît moins important. Plus simplement, Théodore Magnin, Route de France 102 au Bas-du-Chenit, aux confins du Brassus. Depuis la grosse bille sortie de forêt, épicéa, noyer, érable, etc., jusqu’à la planchette toute prête à disposition des luthiers du monde entier, il est possible d’admirer un travail époustouflant de minutie et d’impitoyable qualité.
De l’orfèvrerie sur bois
Il me paraît difficile de qualifier mieux le spectacle qui s’offrait à mes yeux, dans les tonalités de couleur spécifiques à chaque essence.
Grande fut ma surprise en constatant que ce jeune et talentueux chercheur de trésor ne figurait sur aucun des onze panneaux didactiques. Regrettable oubli au parti pris, enraciné dans de vieilles rancunes? En parallèle, la location d’alpages communaux à ceux qui en étaient déjà pourvus au détriment d’autres qui en avaient besoin. Ainsi va le cours de la vie…
Après avoir pris connaissance du cheminement de ces arbres exceptionnels dans le site du Risoud, une halte à la douzième station s’impose. Un aimable accueil, riche et instructif complément sur la finalité de cette filière particulière, nous sera dispensé par un jeune passionné. Vous pourrez aussi admirer – et commander – des tables uniques avec les bois de votre choix. Instruit par Lorenzo Pellegrini, prolongeant les œuvres de JMC
Lutherie, Théodore Magnin perpétue un savoir-faire qui mérite d’être mieux connu. Merci aussi à M. Gil Berney qui nous rendait attentifs au respect de ce patrimoine majestueux et fragile qui nous offre un écrin de vie unique.
Claude Jaccoud,
Bas-du-Chenit