À votre bonne santé = à votre porte-monnaie !
Plus qu’une pétaudière, une véritable faillite! C’est le constat que nombre d’experts indépendants font maintenant de l’aspect financier du système de santé suisse. Et ils ont quelques raisons fondées et pertinentes de porter un tel jugement…
Le grief qui revient le plus fréquemment est que les milieux politiques n’ont guère de prise sérieuse sur les multiples et importants problèmes liés à la gestion financière de la santé publique. Au nom d’un sacro-saint libéralisme économique, on a laissé se développer exagérément un système de caisses-maladie indépendantes qui se concurrencent et courent après le profit, raison d’être de leur existence! Les conseils d’administration de ces sociétés, comme ceux des entreprises pharmaceutiques, sont peuplés de politiciens de tous bords qui embellissent leurs vieux jours avec des rémunérations assez faramineuses. L’inflation du profit, avec des lobbys intouchables, est devenue un cancer aux métastases nombreuses et inquiétantes! Et maintenant chacun défend son beefsteak, on ne change rien, c’est la faute à Voltaire, c’est la faute à Rousseau, le citoyen n’a qu’à payer! Mais voilà, le corvéable ne peut plus payer!!! Et les instances politiques dirigeantes sont légalement démunies, si ce n’est avancer des mesurettes de pacotille comme se soigner avec des génériques plutôt que prendre le médicament original… On rêve, non on pleure!
Face à ce foutoir, il faut rappeler qu’il y a tout de même une personnalité politique d’envergure, lucide et visionnaire, Pierre-Yves Maillard, conseiller national, qui s’est efforcé depuis des années de sensibiliser l’opinion publique aux méfaits d’un ultralibéralisme débridé. Il a présenté des propositions pour changer fondamentalement notre système de santé avec une caisse-maladie unique. Son idée n’a pas été adoptée majoritairement mais le projet demeure et fait son chemin, on en parle toujours… Le peuple suisse aurait peut-être eu intérêt à mieux écouter M. Maillard, lui dont l’action politique jusqu’ici a toujours visé le bien de la communauté, avec réalisme et pragmatisme. C’est un des rares politiciens s’exprimant d’abord avec le cœur, ensuite avec le porte-monnaie, à l’inverse de beaucoup d’autres…
On ne va pas droit dans le mur, on y est déjà! La transformation de fond en comble d’un système de santé devenu obsolète, incontrôlable, voire à la limite corrompu, c’est là une des priorités impératives des futures autorités politiques fédérales issues du prochain scrutin du 22 octobre. À vous Madame, à vous Monsieur, à vous maintenant de voter pour des candidates et candidats qui s’engagent résolument et clairement dans ce sens.
Que votre santé soit bonne!
Michel Hangartner
Vallorbe