Samedi dernier, le Bureau du Conseil communal du Lieu a donné rendez-vous à ses membres et invités au Chalottet pour partager une excellente fondue avec un personnage important: M. Bernard Bouveret venu accompagné de son fils; M. Bouveret a répondu avec plaisir et intérêt aux questions posées sur les faits vécus à l’époque de la guerre, concordant tout à fait avec ce que nous racontent nos anciens; il nous a remis un petit moment dans l’ambiance de son époque de passeurs du Risoud, en parlant en particulier de l’atmosphère d’incertitude, d’inquiétude et de «manque de tout» qui régnait alors de l’autre côté du mur frontière, tout en nous répétant à plusieurs reprises qu’il avait eu de la chance, ce dont il est vraiment reconnaissant. Son témoignage nous a «remués» c’est le cas de le dire.
Après le passage au Chalottet, nous avons pris la direction de la Palestine, et sur le Crêt à Châtron nous attendaient le garde forestier Marc Meylan et les deux bûcherons communaux ainsi que Marianne Golay la «sanglière». Après les explications techniques du garde, les bûcherons nous ont démontré avec talent comment abattre un arbre «proprement». Du beau travail, avec tout le respect dû à un sapin d’une vingtaine de mètres, marqué pour l’abatage en raison de son implantation limitant sa croissance. Impressionnant, un arbre qui tombe dans le silence du Risoud, après plus de deux siècles d’existence. Après l’ébranchage, les bûcherons ont fait place à Marianne Golay qui nous a détaillé sa profession et permis de voir exactement ce qui se trouve sous l’écorce du sapin et qui, après séchage, entoure chaque vacherin. Avec les risques de ces métiers, ces tronçonneuses et outils impressionnants, ce temps passé en forêt nous inspire une grande admiration pour ceux qui y travaillent chaque jour.
La descente de la forêt nous a conduits à la laiterie-fromagerie Hauser au Lieu, suite logique après avoir vu lever les sangles. Le fromager Patrick Hauser nous a fait visiter ses caves et présenté son organisation. Il nous a annoncé des chiffres de production impressionnants. Et nul d’entre nous n’imaginait les précautions et la minutie nécessaires à la réussite de la transformation des laits des producteurs de chez nous en ce cailler, futur vacherin, qui après bain de sel et sanglage, passe une vingtaine de jours en cave, soigné, tourné chaque jour et frotté, jusqu’à sa mise en vente et sa dégustation. Encore un exemple de maîtrise complète et de professionnalisme expérimenté qui seuls permettent la réussite du produit.
Enfin le groupe communal a terminé la journée aux Esserts-de-Rive, toujours sur la Commune du Lieu, dont le territoire a vue sur les trois lacs.
Sympathiques échanges et bons moments passés avec MM. Bouveret et tous ceux qui contribuent à la bonne marche de la Commune, dans une atmosphère d’amitié et d’attachement à ce lieu de vie. Nous avons appris beaucoup, merci à vous tous qui vous êtes déplacés, avez pris du temps pour nous, nous avez si bien accueillis.
C’était une belle sortie communale pleine de richesses, de contacts et de découvertes.
P. Reymond