C’est connu de tout temps, le loup a divisé les hommes.
Il y a une vingtaine d’années, deux de nos génisses ont été éventrées et déchiquetées au pâturage du Pré d’Etoy, dessous le Mont Tendre. Etaient-ce des loups? des chiens? le mystère demeure. Une troisième génisse blessée, la peau arrachée et décollée par endroit, nous l’avons soignée selon les recommandations du vétérinaire M. Rochat, en lavant, désinfectant et pommadant les plaies deux fois par jour, en plus des antibiotiques. Après quelques semaines l’odeur dégagée par les blessures devint insupportable dans le chalet. Nous avons dû l’abattre, nous nous en souvenons comme si cela s’était passé hier et le souci que ces attaques se reproduisent nous a poursuivi longtemps.
Les loups ont besoin de grands territoires et chez nous ils se sentent confinés, entre les routes, les chemins, les troupeaux, les habitations, dérangés par les véhicules, les promeneurs, les cyclistes, les cavaliers.
Les troupeaux de bétail souvent se séparent en plusieurs groupes, rendant difficile la surveillance permanente, les bergers doivent bien dormir, accomplir les travaux: maintenance du chalet, des pâturages, des clôtures.
Parlons-en des clôtures; les autorités préconisent cinq rangs de fils électrifiés pour assurer la protection du bétail, ce qui représente 5 à 10 km de clôture à poser sur un pâturage à travers prés, forêts, rochers, plus l’entretien.
Et les passages mis en place: canadiens pour véhicules, pour vélos et piétons. Comment assurer le passage des hommes et non des loups?
Avant de parquer un alpage, s’assurer que les loups ne sont pas à l’intérieur. Les loups, ces prédateurs qui établissent leur pouvoir, leur puissance en profitant de la faiblesse des autres, tuent plusieurs animaux alors qu’un seul les nourrit plusieurs semaines. Un loup, des problèmes, des meutes rien ne les arrête.
Pour une meilleure protection des animaux sauvages et des troupeaux, je voterai oui à la nouvelle révision de la loi.
Daniel Rochat-Rochat