Suite à leur première aventure, ces deux-là se retrouvaient fréquemment pour jouer ensemble, leur lieu favori se trouvait être un majestueux arbre avec des branches assez basses qui leur permettaient de grimper. Lui, l’écureuil prenait souvent de la hauteur et narguait son ami le chat qui souffrait de vertiges et restait dans les branches basses.
Un jour, comme ils se trouvaient sur cet arbre, leur arbre, à grimper et à sauter…Ils entendirent un bruit terrible, une branche s’était cassée; les deux amis stoppèrent leurs cabrioles et se regardèrent avec stupeur.
Au milieu du silence, une voix se fit entendre… Une voix sourde et triste.
– Qui parle? demanda le chat.
– C’est moi, répondit l’arbre.
Interloqués les 2 amis se regardèrent… «Un arbre qui parle!?» Nous arrivons bien à communiquer les 2! Toi le chat et moi l’écureuil.
– Tu sais l’arbre, à quel point nous aimons jouer dans tes branches, et l’été profiter de ton ombre, et même parfois nous frotter à ton écorce.
– Oui, je le sais… C’est pourquoi, je m’adresse à vous: «Depuis quelque temps, j’ai soif, je n’arrive plus à hydrater toutes mes branches et j’ai peur… qu’elles viennent toutes à se briser».
– Oh, quelle horreur!
– Que pouvons-nous faire pour toi?
– Eh bien… m’arroser.
– Tu as vu comme nous sommes? Nous sommes bien insignifiants.
– Nous allons toutefois y réfléchir.
De bouche-à-oreille, tous les animaux de la forêt furent au courant du problème du grand arbre et se retrouvèrent au pied de celui-ci. Malgré leurs divergences, le sujet méritait l’attention de tous.
– Ah, il faudrait inviter l’éléphant à venir participer à nos rencontres…grâce à sa trompe, il pourrait-être d’un grand secours.
– Tu sais bien qu’il n’y a aucun éléphant qui vit dans nos forêts!
– Tout près d’ici, il y a un bassin pour abreuver le bétail…
– Oui… mais est-ce que les génisses nous laisseront prendre de leur eau?
– En tous les cas, elles aiment venir se mettre sous mes branches lorsque le soleil est trop chaud ou lorsqu’il pleut.
– Les sangliers proposèrent de creuser un peu autour de l’arbre afin d’y déposer un peu d’eau.
– Bonne idée! S’exclamèrent
tous les animaux.
– Il faudrait avertir les humains dit le chat.
– Ils sont bien trop occupés dirent les animaux… D’après eux, il y a des sujets plus brûlants.
– Et pourtant… moi je me consume sous ce soleil ardent, dit l’arbre. Je ne serai bientôt que du bois de feu.
– Non, non dirent les animaux de la forêt, nous allons t’aider.
– Avec mon bec, je pourrais transporter un peu d’eau…
– Baliverne!
– C’est ridicule!
– Mais… si nous le faisons tous?
C’est ainsi que cet arbre de la forêt fut épargné d’une mort certaine… et qu’il abrite à chaque printemps, de nombreux nids et assure ainsi sa survie… Car de génération en génération le message est transmis : « L’EAU… C’EST LA VIE ! »
Ah oui, j’ai oublié de vous dire: «si vous croisez un chat et un écureuil avec un sachet en plastique rempli d’eau… Vous avez sans doute deviné de quoi il s’agit!? Ils ont moins de temps pour jouer, mais ils sont tellement heureux d’aider leur ami… l’arbre.
C. Royer