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Monsieur Michel Freymond est bien connu au Pied-du-Jura. C’est lui en effet qui a signalé pour la première froid cet abri sous roche qui porte désormais son nom. Or l’on sait tout l’intérêt archéologique que représente ce site, fermé de nos jours, d’une part pour sa protection, et d’autre part par manque de capitaux pour poursuivre les fouilles qui sont longues et demandent de la part des archéologues une attention soutenue et méticuleuse.
Mais M. Freymond est aussi apprécié pour son rôle prioritaire dans le cadre de la conservation et de la diffusion de notre ancien langage, le patois vaudois. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont le bien sympathique Câise-tè, batoille, dictionnaire illustré couleur français/patois de nos plus beaux termes anciens.
On le connaît encore, pour remonter quelque peu du côté de chez nous, par son magnifique texte, là aussi français/patois, sur le passage des débris de l’armée de l’Est, soit des Bourbakis: Des hommes sur la frontière, toujours disponible aux Editions le Pèlerin.
Mais notre auteur n’en reste pas là, puisqu’en plus de donner des cours français-patois, il collabore à une refonte du fameux dictionnaire Patois vaudois de Frédéric Duboux dont il est l’auteur des illustrations. Le patois de La Vallée venant de lui être révélé par différents dictionnaires locaux rédigés par des auteurs combiers depuis la fin du siècle passé, cette nouvelle matière permettra d’enrichir encore plus cet ouvrage monumental qui prouve, par son importance, que notre patois vaudois n’est pas encore tout à fait moribond, et que nombreux sont les sympathisants de notre ancien parler à tenir à ce que celui-ci reste d’actualité. Ce n’est pas là un combat vain comme on pourrait le croire de prime abord, mais une reconnaissance pour nos anciens et leur langage terrien, solide, fortement imaginé, et qui souvent, en un ou deux mots, permettait d’en dire plus qu’une longue phrase en notre cher français.
Nous sommes en décembre. C’était là le mois où l’on tuait le cochon et où on le débitait sur le «trabetset». Une mauvaise passe pour le caïon certes, mais une véritable fête pour les humains qui auraient pendant quelques jours plus qu’à l’accoutumée sur la table, avec la saucisse à rôtir, la tête marbrée, et bientôt la saucisse aux choux.
En «dèceimbro» est donc une saison où la nuit règne volontiers, mais où l’homme a su trouver de belles compensations, autant dans le domaine spirituel que dans celui plus terre-à-terre peut-être, mais néanmoins plus aisément abordable, de la bonne chair!
Dans le cochon, tout est bon!
RR.
En décembre au Séchey. Charles Nicole charcutier s’affaire sur le pauvre caïon. La petite fille n’en est pas effrayée pour autant!