Le Conseil communal du Lieu se réunissait le 2 octobre pour sa troisième session de l’année. Comme au Chenit la veille, le dossier des chemins forestiers est simplement renvoyé à la municipalité.

Les préavis municipaux portaient sur des questions de tarifs et de règlement communal, c’est donc à une session plus sèche que d’autres que se sont attelés les conseillers communaux du Lieu. Par ailleurs, la pétition populaire, forte de 2600 signatures, était déposée sur le bureau du président Thomas Bucher. Celle-ci n’a pas non plus suscité beaucoup de réactions.
Lancée par la section locale de l’UDC, cette pétition demande aux communes combières de soustraire des chemins forestiers à l’interdiction de circuler. Thomas Bucher a tenu a rappeler l’historique depuis les débuts, c’est-à-dire depuis que Berne a décidé, aux débuts des années 2000, que les forêts du pays n’étaient pas destinées d’abord à un usage récréatif et qu’elle en restreignait dès lors l’accès motorisé. Récemment, les autorités cantonales ont tenu à rappeler que La Vallée restait privilégiée; alors que la doctrine fédérale vise «une seule cabane forestière accessible aux véhicules par commune», La Vallée en compte 19.
Six cabanes citées dans la pétition
Sur la commune du Lieu, la pétition citait six cabanes. Patrick Cotting, syndic, s’est exprimé le premier en disant: «Ce que nous avons obtenu à l’époque de la négociation avec le canton nous satisfait. Si l’on peut obtenir quelque chose de plus, pourquoi pas… mais nous avons un peu peur, à l’inverse, de perdre des acquis». De fait, le plan sectoriel (qui définit les chemins autorisés) ne peut être révisé que si la situation change, à l’exception des demandes déjà tranchées au tribunal.
Trois conseillers se sont exprimés, pour dire que la préfète n’avait encore amendé personne pour avoir outrepassé les interdictions de circulation, que ce sont les citoyens qui en dénoncent d’autres et finalement, pour signaler, de manière anecdotique, que le canton lui avait refusé une autorisation pour la cueillette des champignons et des fruits. Puis l’on est passé au vote. Tout comme la veille au Chenit, le Conseil communal décide de transmettre sans délai la pétition à la municipalité, qui avisera.
Une action a peu de chances d’aboutir
Il est probable que les municipalités s’en tiennent aux conclusions du Conseil d’Etat, dans sa réponse donnée à la motion Pahud de juin dernier, lesquelles n’invitent pas à monter au créneau. L’autorité cantonale veut en effet «d’abord acquérir quelques années d’expérience pour évaluer si une révision [du plan sectoriel] est nécessaire» et au surplus, «les restrictions d’accès à La Vallée ont été faites après consultation des communes et sur la base d’une analyse confirmée au Tribunal fédéral».
Autres sujets
Le dossier de la fusion des communes, qui avait donné lieu à un petit coup de théâtre la veille au Sentier, n’a été mentionné qu’en fin de séance. La municipalité du Lieu est favorable à une étude de fond, elle l’était déjà à l’époque du premier préavis et elle promet un retour au début de l’année prochaine.
Le Conseil communal a par contre accepté d’étudier l’opportunité de créer une commission thématique des biens naturels. La proposition de cette commission prospective, censée aider les municipaux accaparés par les affaires courantes à réfléchir en avance, émanait de l’ancien conseiller d’Etat Charles-Louis Rochat, lequel a cité les forêts et les abords des lacs Brenet et Ter comme des objets sur lesquels une telle commission pourrait réfléchir. «Nous accueillons toutes les bonnes volontés, mais sachez qu’il est très exigeant de discuter avec les services du canton, la barre est élevée!», avertissait Patrick Cotting.
Finalement, beaucoup de communes vaudoises ne peuvent plus faire couper leur bois à cause d’un blocage sur le marché au niveau des scieries. Alors que les entreprises de bûcheronnage tirent la langue, Le Lieu est épargné, car il peut jouer avec le bois de haute et de très haute qualité, lesquels ne sont pas soumis à la même filière.
