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Accueil » A la Une » Judith Brunner, combière de cœur

Judith Brunner, combière de cœur

Carmen Mora 20 décembre 2018 9 h 00 min Pas de commentaire

Tout Combier possédant un ordinateur et un compte sur le plus grand réseau social de la planète en 2018 connaît ou a entendu parler de Judith Brunner. La plus Combière des Anglaises s’est installée à la Vallée de Joux il y a 15 ans et ne l’a plus quittée.

Judith Brunner, combière de cœur

Née à Oxford, Judith n’a que quelques mois lorsque sa famille s’installe en Indonésie où son papa enseigne l’anglais. Trois ans plus tard c’est en Inde que la famille pose ses bagages. Retour en Angleterre pour quelques années, elle a 19 ans lorsqu’elle rencontre son futur époux, un cuisinier helvète expatrié à Londres. Nous sommes en 1972, les jeunes mariés s’installent en Suisse. Ensemble, ils tiennent l’Auberge communale de Lussery pendant une décade. Puis ils construisent leur propre restaurant à Cugy, l’Escapade, et y restent plus de 25 ans. Entre -temps, le couple tombe amoureux de la Vallée de Joux qu’il parcourt régulièrement et en toutes saisons en camping-car, alors quand l’heure de la retraite sonne, leur décision est déjà prise: c’est ici qu’ils passeront leurs vieux jours. En 2003, on leur propose un vieux chalet à retaper, grâce à M. Charly Rochat, au bord du Lac. Cinq ans de travaux plus tard, le couple prend possession des lieux à 100% du temps. «On a sablé l’intérieur et l’extérieur, on a refait toute l’électricité, la plomberie, etc.»

On donne, on échange

«Lors de mon arrivée à La Vallée, j’ai vu qu’il y avait un marché de Noël à L’Orient. En tant qu’ancienne commerçante j’ai toujours été très entourée et ça me manquait. J’ai donc manifesté mon envie de participer au marché de Noël suivant et j’y ai proposé les produits que mon mari et moi-même préparons à la maison: confitures, champignons séchés, au vinaigre, sauce aux champignons des bois surgelée, etc. Quand la taxe poubelle est entrée en vigueur et toutes les polémiques qu’elle a engendrées, je me suis demandé pourquoi ne pas donner au lieu de jeter? Et comme ça se faisait ailleurs sur Facebook, j’ai donc créé un groupe dédié à La Vallée, «Objets à vendre ou à donner à la Vallée de Joux jusqu’à 25 km à la ronde» qui compte maintenant près de 4’500 membres. Le groupe grossit petit à petit, j’ai dû réduire de 30 à 25 km à la ronde, parce que ça ne fait aucun sens de faire tous ces kilomètres pour un objet à 10 francs!

Tissu social

«J’y consacre plusieurs heures par jour, j’aime ça mais j’ai arrêté de faire le gendarme, maintenant si soucis il y a, je retire du groupe après avoir envoyé un message privé. J’ai rencontré plein de gens grâce à ça! Le plus embêtant est de faire la police entre les membres, il y a ceux qui sont corrects et les autres. Pour continuer dans cette lancée, j’ai mis à disposition une armoire, en bas de chez moi où les gens peuvent déposer ou prendre ce qu’ils veulent. J’ai également créé le groupe «Fan de la Vallée de Joux» que je coadministre, nous sommes près de 2’000. Et comme j’aime bien savoir ce que La Vallée propose en matière culinaire, et les horaires d’ouverture j’ai créé «Café resto buvette de la Vallée de Joux» où pour le moment nous sommes près de 400.

«J’aime faire ça, ça m’occupe! Je m’intéresse à l’endroit où je vis, aux gens! J’aime savoir ce qui se passe, c’est mon côté fille! Je suis contente de m’investir ici, cela me donne un sentiment d’appartenance.» Judith Brunner ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, elle évoque un projet de rencontres anglophiles à la bibliothèque du Sentier, où les personnes désireuses de parler anglais se réuniraient autour d’une agape… affaire à suivre!

Carmen Mora |Voir tous les articles de Carmen Mora

Avec un soupçon de communication, une pincée de marketing agrémenté d’une bonne dose de journalisme dans ses bagages, cette parisienne troque le métro et les immeubles haut-perchés pour le lac et les forêts de La Vallée de Joux. Le journal local lui fait du pied et c’est sans concession qu’elle découvre et succombe aux charmes de la vie combière.
Email : carmen@favj.ch

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