La dernière séance de la législature, consacrée à l’adoption des comptes 2018, a eu lieu dans le cadre magnifique du Parlement vaudois, Rue Cité-Devant 13, à Lausanne.

De plus en plus de communes vaudoises viennent siéger une fois au Grand Conseil. C’est pour leurs élus une expérience que d’occuper sa salle toute neuve, offrant un panorama exceptionnel sur le Léman et une technique très au point, dans un cadre de vieilles pierres qui respire la tradition. Pour les autorités, c’est une jolie manière de connecter les échelons cantonaux et communaux de la démocratie helvétique.
47 membres du législatif de la commune du Chenit, avec leurs municipaux et deux chefs de service communaux, ont fait le déplacement de Lausanne-Cité, le 25 juin. Accueillis par leurs deux députés combiers, lesquels leur ont fait le tour du propriétaire (lire dernier paragraphe), les conseillers ont dû se familiariser rapidement avec le fonctionnement des lieux. En particulier, les prises de paroles et le système de votes.
Tout (ou presque) est automatisé
La lumière verte sur votre micro individuel, doublée d’un petit avertissement sonore du type «vous avez un message», indique que vous avez demandé à vous exprimer; la lumière rouge indique que le président de séance (Fabrice Aubert dans son dernier soir comme président du Conseil) vous l’a accordée depuis son pupitre et que votre micro diffuse désormais dans tout l’hémicycle. Quant aux votes, ils sont automatisés: chacun presse un bouton à son poste et l’on peut voir le résultat s’afficher en temps réel, sur grand écran.
Finances adoptées sans un pli
Cette séance, la dernière de la législature, est consacrée à l’adoption des comptes 2018. Un long rapport de la commission de gestion et un autre de la commission des finances relèvent le gros travail des services communaux, pointent quelques petits problèmes et livrent leurs recommandations – parmi ces points à surveiller, la tendance à l’endettement (trois mio par an sur les trois dernières années, pour un budget communal annuel de 33 mio). Le syndic Stives Morand se veut rassurant: les investissements consentis ces dernières années, notamment dans le secteur des Grandes Roches, seront payants à long terme. Par ailleurs, le Chenit a bénéficié pour la première fois l’an dernier de la couche de solidarité dans le cadre de la péréquation intercommunale; elle est donc moins riche qu’en 2014, mais l’exercice de l’année écoulée se solde par un bon résultat, qui témoigne du rebond actuel de l’économie combière.
Au final, le conseil vote sans un pli l’adoption des comptes et la décharge des commissions respectives.
Communications du syndic et propositions individuelles
Dans ses propres communications, la municipalité de la plus grande des trois communes combières (4’550 habitants), annonçait avoir sollicité et obtenu le concours des gendarmes de Vallorbe pour effectuer un contrôle plus strict du stationnement sur le territoire communal, en particulier sur les points chauds que sont les centres du Sentier et du Brassus. Autre annonce, en réponse à une interpellation d’un conseiller sur la sécurité dans les trains, la ligne de La Vallée est la plus sûre du réseau Travys, avec un taux de resquille de 1,64%.
Dans le dernier point de l’ordre de jour, les fameux divers et propositions individuelles, il a surtout été question des écoles, avec notamment la part d’enfants combiers scolarisés hors de l’enseignement public (plus de 10%).
Dès la rentrée, le Conseil communal du Chenit aura un nouveau président en la personne de Michel Vullioud, du groupe Force 3.
Les caractéristiques du nouveau parlement qui ont marqué les conseillers communaux
• Toutes les séances des commissions ont désormais lieu dans l’enceinte du Parlement, c’est une amélioration, du point de vue des députés, par rapport à l’ancien bâtiment où ils devaient se rendre dans les locaux du conseiller d’Etat concerné, ailleurs en ville. Le chef de département n’est aujourd’hui plus dans son fief quand il défend un dossier.
• La salle des pas perdus donne, par une porte, sur les locaux du secrétariat du Grand Conseil, fort d’une douzaine de personnes aujourd’hui, contre seulement deux à l’époque. Leur appui est essentiel au travail des députés, lequel s’est complexifié.
• L’acoustique de la salle des débats est si réussie que l’on pourrait y échanger sans micro, avec un peu de discipline. Les micros ont pour première vocation la diffusion sur les ondes.
• Il a fallu pratiquement dix ans, à partir de l’incendie de l’ancien bâtiment dit Perregaux en 2002, pour faire adopter le nouveau projet et que les travaux commencent.



Reynold Keusen, rapporteur de la Commission de gestion.
La terrasse du Grand Conseil, avec large vue sur le Léman.
La salle des pas perdus. Derrière, l’entrée du secrétariat du Grand Conseil, qui est devenu un maillon plus important du travail parlementaire au cours des dernières législatures.