Le climat et l’environnement s’affichent en tête des préoccupations actuelles. Avec sa nature préservée de carte postale, ses hauts marais et son parc, mais aussi son développement économique et énergétique dont elle doit concilier les intérêts, la Haute Combe est un riche terrain d’étude. Cette rubrique est consacrée aux initiatives locales, qu’elles soient publiques, privées ou industrielles. Ce sujet a été traité conjointement avec ValTV. Retrouvez nos deux pêcheurs sportifs ce jeudi même sur notre télé régionale.
La pêche au poisson carnassier est la raison d’être de l’association des «Pêcheurs sportifs de La Vallée». Rencontre avec deux membres de leur comité.

Ils sont confinés loin des brochets chaque année entre le début mars et le début mai, période de reproduction du brochet. Mais depuis le 11 mai dernier – trois semaines après le Léman – revoilà les pêcheurs sportifs de La Vallée sur le lac ou au bord de ce dernier pour vivre leur passion: la pêche au brochet, à la perche et à la truite. Leur discipline a l’avantage de pouvoir être pratiquée seul ou à deux et ainsi respecter les consignes de sécurité.
Passionnés
Il s’agit bien de passion pour ces jeunes pêcheurs, responsables d’un club local fondé en 2008 et fort d’une soixantaine de membres; ils en parlent avec émotion et force termes techniques: la ligne «s’anime» avec un leurre, on y «met des coups de sillon» pour simuler le poisson blessé qui va attirer le prédateur. Rien à voir avec la pêche au féra, plus lente, à la gambe ou à la traîne et qui est destinée également à l’alimentation. C’est du reste ce qui a poussé quelques pêcheurs, il y a douze ans, à lancer cette association distincte. «Les techniques ont évolué, le matériel aussi, c’est une discipline qui est arrivée en Suisse à peu près à l’époque de notre fondation» explique Valentin Fehle, secrétaire des Pêcheurs sportifs.
Et quand on reçoit une «secouée» dans le bras, parce que ça mord, c’est un rush d’adrénaline et un «combat» en perspective. Ce dernier dure dix minutes, des fois le double, surtout quand le brochet dépasse le mètre. Thomas Schneeberger a des frissons rien que de reparler de sa prise record, après une journée «sans», du moins jusque-là et un premier combat sans victoire contre un premier gros brochet. Ces empoignades se terminent, si tout va bien, par un «filochage» (consistant à placer le poisson juste pêché dans un filet).
Quand ils sortent pêcher, cela peut durer une heure jusqu’à une dizaine! «Quand ça mord pas, on y retourne quand même, dans l’espoir que ça marche», commente Valentin Fehle. Les bonnes journées, on peut ainsi attraper une demi-douzaine de brochets par jour.
Transmettre et faire vivre
Nos deux pêcheurs sportifs s’engagent dans le cadre du club pour transmettre et faire durer cette passion. Eux-mêmes l’ont héritée de leur père et de leur grand-père respectivement. Il est du reste assez remarquable que ces jeunes hommes dans la vingtaine président aux destinées d’une association dont la moyenne d’âge est plutôt dans les quarante. «Les anciens nous donnent encore de sacrées leçons, parfois», tempère Thomas Schneeberger. Quels conseils donnent-ils aux personnes intéressées et éventuels débutants? «De se lancer, depuis le bord du lac, au début, si on n’a pas de bateau et de prendre conseil auprès des anciens. Et ensuite d’y retourner, sans se décourager, jusqu’à ce que ça morde», préconise Valentin Fehle.
Concrètement, les Pêcheurs sportifs bénéficient des trois lacs combiers. Ils proposent une journée d’initiation sur le Lac Ter, avec grillades ainsi que des rencontres, sur bateau, en juin sur le Brenet et en juillet sur le Lac de Joux. Ces différents points de rencontre annuels sont toutefois encore à l’étude pour les rendre compatibles avec les restrictions sanitaires actuelles. A suivre, donc.