Le mariage pour tous… N’est-ce pas magnifique, cette générosité d’âme?
Et bien pour parler franchement, cette perspective contemporaine très à la mode un peu partout interpelle et ne va pas forcément de soi… Oh, je sais, en osant le dire et l’écrire, on va probablement passer pour un vieux ringard ultra-conservateur ou alors complètement déconnecté des réalités du moment. Peu importe, osons notre point de vue…
Sans vouloir se fixer longuement sur des notions étymologiques détaillées et savantes, mentionnons peut-être que le mot «mariage» trouve une origine latine, entre autres, dans une double référence masculine et féminine (de mas/maris, le mâle; et matrimonium, de mater, la mère). Ainsi, depuis l’époque romaine, le mariage est défini comme étant l’union légitime d’un homme et d’une femme dans le but de créer une famille. Cette signification a prévalu durant des siècles…
Il est certain que les mœurs évoluent et que la société doit elle aussi s’adapter. Faut-il pour autant tout jeter aux orties et renier nos valeurs?
Je n’ai absolument aucun préjugé particulier au sujet des homosexuels et des lesbiennes, chaque être humain a le droit de vivre sa vie comme il l’entend, dans la limite et le respect des lois bien sûr. Alors, que des hommes veuillent vivre ensemble, que des femmes aient cette même inclination, je le conçois tout à fait. Et j’approuve totalement le fait que le peuple suisse ait, par une votation claire en juin 2005, accepté pour ces catégories de gens l’instauration d’un partenariat enregistré (58% de oui pour une sorte de PACS à la Suisse), statut qui accorde une reconnaissance, des droits et des garanties. Mais voilà, aux yeux de certain(e)s, ce n’est pas suffisant! Le mouvement LGBT (lesbien, gay, bisexuel, transgenre), remuant et très actif, est parvenu à convaincre quelques milieux politiques que les minorités sexuelles doivent être encore mieux considérées en obtenant maintenant les mêmes droits que les couples hétéros mariés, à savoir naturalisation facilitée et surtout adoption, procréation médicalement assistée.
Le cadre constitutif de toute vie (humaine, animale, végétale) est, faut-il le rappeler, déterminé par la présence ET la complémentarité du masculin ET du féminin; c’est là tout simplement une loi impérative de la Nature! Notre société contemporaine, instable et en mal de repères, doit-elle alors faire le pas d’officialiser un modèle familial et parental en dehors de cette logique? Déjà sceptique sur le courant libertaire et pseudo-égalitaire qui agite notre époque, je voterai NON.
Ce sujet, Madame, Monsieur, mérite sérieusement votre réflexion…
Michel Hangartner
Vallorbe