Le climat et l’environnement s’affichent en tête des préoccupations actuelles. Avec sa nature
préservée de carte postale, ses hauts marais et son parc, mais aussi son développement économique et énergétique dont elle doit concilier les intérêts, la Haute Combe est un riche terrain d’étude. Cette rubrique est consacrée aux initiatives locales, qu’elles soient publiques, privées ou industrielles.
Le PEHVO organise chaque année une journée de nettoyage des rives de l’Orbe et de ses affluents, depuis plus d’une décade. En partenariat avec Jaeger-LeCoultre, cette journée s’inscrit en 2021 dans la semaine consacrée au développement durable organisée par la manufacture pour ses collaborateurs.

Joël Meylan, président du PEHVO et Security & General Services Director chez Jaege-LeCoultre, raconte que cette journée de nettoyage date de l’époque de Jérôme Lambert, l’ancien CEO de la manufacture combière, qui avait pour habitude de courir le long de l’Orbe. Sachant que Joël Meylan était, non seulement président du PEHVO mais également pêcheur, il décide de faire quelque chose pour tous ces déchets : c’est ainsi que ces journées sont mises en place, avec la collaboration des employés de la manufacture.
Alaya
La version 2021 s’inscrit dans le cadre d’une semaine entière consacrée au développement durable de la société. Isabelle Poly, responsable activité RSE (directrice du développement durable et de la responsabilité sociale), est à l’origine de cette semaine « verte ». « Nous avons inscrit Jaeger-LeCoultre sur la plateforme Alaya, qui encourage les employés à participer à une multitude d’activités et leur permet de faire du bénévolat ou des dons pour des causes qui leur tiennent à cœur, et qui correspondent aux valeurs de notre entreprise. Nous lançons le projet avec cette semaine de développement durable, pendant laquelle tous les collaborateurs ont pu s’inscrire sur la plateforme pour participer à une des activités organisées, sans la moindre perte de salaire.
Nous avons lancé cette plateforme il y a un mois et communiqué pour encourager nos collaborateurs à s’y inscrire. On peut dire que cela a bien marché. »
« Ça devient concret »
« C’est l’occasion d’en apprendre plus sur les grands enjeux environnementaux, comme ici aujourd’hui la problématique de l’eau, poursuit Isabelle Poly, ça a un effet très didactique : ça devient concret, en marge de l’information que l’on donne. Cette semaine fait ressentir l’impact de ces questions-là au niveau individuel, les retours sont très positifs ! C’est aussi une belle occasion de créer des liens, non seulement entre nos collaborateurs en dehors de la manufacture, mais aussi avec les associations locales. On peut aussi faire des choses concrètes localement, sans aller forcément à l’autre bout du monde. »
Moins de déchets sous le soleil
Une trentaine de bénévoles se sont réunis sur le parking du Centre Sportif ce vendredi 24 septembre. Répartis en équipes de 5 personnes, guidées par un bénévole du PEHVO, ils sont partis à l’assaut des rives de l’Orbe et ses affluents dans des secteurs déterminés à l’avance. Munis de gants, de pinces et de sacs poubelles fournis par l’association et équipés de bottes de pluie, les équipes ont nettoyé depuis la source du Brassus jusqu’au secteur de la réserve, les bords du lac, l’Arcadie jusqu’à la Pointe de Sable, certains ont poussé jusqu’aux Bioux (Chez Grosjean)»; le canal, plus urbanisé près du Centre Sportif dont les bords ont été fauchés facilitant l’accès, a été débarrassé de ses déchets, ainsi que le chemin depuis le Pont des Moulins jusqu’au Pré Rond.
Parole de pêcheur
Le constat a été partout le même : moins de déchets par rapport aux années précédentes. Un constat validé par Jean-Daniel Meylan, pêcheur professionnel « Je trouve que c’est mieux que ça a été ! Il y avait beaucoup plus de déchets quand on a commencé les premiers nettoyages de rive. Je pense que plus c’est propre, plus ça a des chances de le rester. Le plus gros scandale à mon avis sont les déjections canines dans leurs sacs plastique planqués dans la nature. Au printemps je ramasse régulièrement une trentaine de sacs de crottes dans mes filets et c’est pire si le lac est ouvert au patinage. Je reconnais que ce soit embêtant de garder ça dans la poche… La rivière reste importante pour nous, c’est là que la truite se reproduit. L’eau doit être propre pour que cette espèce perdure. Cette espèce est menacée car il n’y a pas assez d’eau et le débit est insuffisant, même si cette année est plus favorable. Il faudrait trois étés comme celui-là ! »
La main à la pâte
Tout le comité de direction de la manufacture a été mis à contribution, même Catherine Rénier, CEO et visiblement ravie de se trouver là. « C’est plus propre, dit-elle, et tant mieux ! On refera ce genre d’action si besoin mais c’est aussi bien si on n’en a plus besoin ! Nous l’avions déjà fait en avril dernier, en plus petit comité, pour communiquer sur nos actions à venir. » Joël Meylan enchaîne « Mon rêve serait de faire depuis le lac des Rousses jusqu’au lac de Joux, pour appuyer sur le côté transfrontalier, comme notre association. Il faudrait le faire en avril, avant la nidification et les herbes hautes. »
Chaque employé de la manufacture, faisant partie ou non d’une association peut proposer son événement sur la plateforme Alaya et ainsi recruter des bénévoles, après validation du projet par la direction de Jaeger-LeCoultre. Une très belle initiative, bravo !

