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Connaissez-vous cette famille, chers voisins?
Ces 2 dernières années, il vous est sûrement arrivé de les croiser, dans le bus ou le train, à la Migros ou à la place de jeux. Vous avez peut-être fait gentiment un brin de causette avec eux? Ou vous connaissez un enfant qui était à l’école avec Nevzat?
Vous ne les croiserez plus.
Mercredi 30 mars, nous avons fêté les 25 ans de Katerina. Une trêve dans un quotidien lourd. Lourd parce que comme n’importe quelle famille, ils aspiraient à la sécurité et à un avenir pour leurs enfants mais que depuis 4 ans, la réponse était toujours la même: NON
Ils avaient expliqué: la grande précarité, la discrimination du peuple Rom, et surtout: les menaces familiales parce qu’ils ont osé braver l’interdit du couple mixte chrétien-musulman.
C’est pour ça qu’ils avaient fui, jetés à la rue avec la promesse: «si vous revenez on vous tue!!». Pour ses 21 ans, Aki a passé la nuit de son anniversaire à la gare de Lausanne, avec son petit Nevzat et son épouse… Ils ont tout fait pour se faire entendre mais ils n’appartiennent pas à la bonne catégorie. Pas de place pour eux dans l’hôtellerie, donc.
Cadeau de Noël 2020, refus du SEM. Vœux de Nouvel An 2021, idem. Comme ils «s’entêtaient», l’administration vaudoise a déployé les grands moyens… quel honneur!… Quelle horreur…
Ce jeudi 21 avril, 5h du matin, coup de théâtre aux Bioux.
Une escadrille de police, au moins 6 de ces messieurs par personne (on ne sait jamais!?), rien le droit d’emmener, ni vêtements ni médicaments (!), menottés pieds et poings (si,si!) séparés les uns des autres pour la manœuvre, y compris des enfants.
Un «vol spécial» vous attend (voir le film de Fernand Melgar).
Bonne journée, m’sieur dame, bienvenue à Skopje! Vous n’avez pas voulu «collaborer», donc débrouillez-vous avec l’accueil de la police macédonienne pour tout réconfort.
Et voilà, cher citoyen et contribuable. Je voulais que vous sachiez.
Cette grotesque réalité, maintes fois répétée dans notre Patrie ces dernières années, a été celle de notre belle Vallée cette semaine. La dignité humaine bafouée, et mon cœur qui saigne.
Roseline Rochat