Il y a une année, je relevais le souci des agriculteurs qui allaient estiver leur bétail dans les alpages, et surtout la peur pour les petits veaux qui y allaient naître. La suite m’a donné raison.
Tout le monde a pu prendre connaissance des dégâts considérables que· les loups ont provoqué durant l’été dernier, l’automne et l’hiver dans les élevages d’animaux de rente.
Les éleveurs, une fois de plus, sont appelés à prendre des mesures et organiser des changements importants dans le système d’estivage, alors que la façon d’exploiter jusqu’à ce jour a donné satisfaction depuis des décennies. Tout cela à cause de la gestion catastrophique du retour du loup en Suisse. Les mesures de protection ont atteint un degré d’inefficacité inquiétant.
Ce ne sont pas les millions supplémentaires décidés par la Confédération ou la récolte de fonds pour aider les bergers qui vont changer la donne. Un article dans 24 heures du 9 mai dernier interpelle. Une nouvelle association est née pour trouver de l’argent afin d’équiper les alpages de caméras, de cornes de brume et de lampes puissantes pour éclairer tout le pâturage. Pendant ce temps, on prône l’économie d’énergie et on ferme les chemins forestiers pour assurer la tranquillité de la faune. Je crois que je n’ai pas tout compris.
Je terminerai par une interview d’un biologiste responsable de l’environnement et de la nature du canton des Grisons, paru l’automne dernier. Fervent promoteur du retour du loup en Suisse dès 1997, il avoue aujourd’hui que le loup ne se comporte pas comme prévu. Le spécialiste constate que jamais des loups n’avaient été intégrés dans une petite structure comme notre Pays. Les loups devraient jouir d’espaces sauvages que nous n’avons pas en Suisse. Le professionnel observe aussi que le loup est rusé et que les mesures de protection sont à leurs limites. Il en conclut que si la précision helvétique ne nous permet pas de réguler les meutes, alors nous devrons admettre que le retour du loup en Suisse aura été un échec. Voilà une façon claire de voir les choses.
Bon été dans vos alpages.
U. Kämpf, Le Brassus