L’édition 2023 du Championnat Suisse de Course d’Orientation Longue Distance s’est déroulée le week-end des 16 et 17 septembre derniers dans la forêt du Risoud. Plus de 3’000 coureurs se sont
donné rendez-vous à la Vallée de Joux pour des journées sportives et parfois ludiques, et surtout très conviviales.

Course de quoi ?
Pour les néophytes comme votre servante, c’est en terre inconnue qu’on a mis les pieds cette fin de semaine. Organisés par le Club Course d’Orientation Lausanne-Jorat, les deux jours ont rassemblé plus de 3’200 personnes dans le Risoud. Le but du jeu : rallier diverses étapes de son parcours dans l’ordre, et ce, le plus rapidement possible.
Certains ont pris le mot au pied de la lettre, ils déchiffrent leur carte tout en regardant la boussole, sans s’arrêter de courir, le tout en évitant divers obstacles naturels, tels que rochers, trous et autres joyeusetés forestières.
Sport ouvert à tous
Maintenant que le décor est posé, parlons participants. On a pu voir des participants très jeunes, ainsi que des aînés. Certains, prenant la chose très au sérieux, couraient. D’autres, plus relax et n’ayant rien à prouver, marchaient d’un pas tranquille. Nous avons les « élites », des champions du monde, tels que Daniel Humann (9 titres), Mattias Kyburz, Joey Hadorn entre autres ; et surtout des championnes du monde, telles que Simona Aebersold, Natalia Howald-Roos. L’idole nationale Simone Niggli-Luder et ses 23 titres de championne du monde, était également de la partie.
Des cartes au millimètre
Sans diminuer l’immense talent des cartographes de Swisstopo, les cartes élaborées pour cette manifestation sont d’un autre niveau. Ces cartes fourmillent de détails précieusement et patiemment récoltés par Lukas Kühn. Trois années durant, en long, en large et en travers, il a parcouru le Risoud, notant avec exactitude tous les détails du terrain : ici les arbres abattus, là un trou, ou encore trop d’arbustes pour traverser, etc. Venant de Montreux, le Risoud n’a plus de secret pour Lukas, heureux retraité. Il a parcouru 950 km à pied, sur une surface de 14 km2. Il est venu 95 fois à La Vallée et a passé plus de 500 heures en forêt. Devant son ordinateur, ce sont 500 heures de plus, pour créer des cartes au 1/7’500e. Un vrai travail de fourmi !
Parcours et traceurs
Une fois les cartes faites, il faut délimiter les 46 parcours différents. Voilà un autre travail de fourmi ! Il y a les tracés pour les élites, avec plus d’une centaine de balises à relier sur 13 kilomètres environ, et ceux pour les débutants, avec une dizaines de balises sur 2 petits kilomètres, le tout sans omettre le dénivelé. Si un coureur rate une balise, il doit faire demi-tour pour aller « borner » correctement, et dans le bon ordre. Les participants n’ont pas le droit d’aller reconnaître le terrain avant. Chacun découvre son parcours sur la ligne de départ. Boussole, carte et gourde constituent le matériel suffisant pour la course. L’organisation impeccable de l’événement a été maintes fois louée par les participants. La forêt a été laissée dans l’état dans lequel elle a été investie, c’est-à-dire sans trace de passage des 3’000 personnes. Un beau week-end sportif !


©Bruant Perrinjaquet
