La 101e assemblée générale de l’AVJ a eu lieu le 16 juin dernier avec une connotation spéciale : c’était le dernier bilan de l’ancien directeur Didier Rey, et le premier pour Jean-Noël Bifrare, dans ses nouvelles fonctions. Hommage et émotion étaient au rendez-vous.

« Vive la vie »
Arrivé au sein de la société de transports combière en 2009 suite au décès soudain de Benjamin Teuscher, Didier Rey a tiré officiellement sa révérence lors de l’assemblée générale. Dans une prise de parole teintée d’émotion, il remercie vivement ses collaborateurs des cadeaux reçus depuis son départ en retraite anticipée le 31 janvier dernier «Merci du fond du cœur à tous, à tous ceux avec qui j’ai travaillé. Nous avons aujourd’hui un bilan magnifique, j’ai des étoiles plein les yeux!» Une maquette de camion et un cep de vigne du domaine Henri Cruchon d’Echichens qui lui garantit une bouteille de champagne pour les
5 prochaines années, l’ancien directeur est empli de gratitude «La vie m’a gâté, tous les jours je dis merci. Je souhaite bon vent à l’AVJ qui se trouve entre de bonnes mains.» Didier Rey ne pourra pas encore profiter des cocotiers, puisqu’on est venu le chercher pour prendre la direction ad interim des chemins de fer Nyon-Saint Cergue, des TPN, en attendant de recruter un directeur.
« Combier d’adoption mais né à La Vallée »
Jean-Noël Bifrare prend la direction de l’AVJ le 1er novembre 2021, après 20 ans cumulés dans l’entreprise combière. Retour en 1991 quand le jeune Jean-Noël fait ses premiers pas à l’AVJ où il effectue son apprentissage de mécanicien poids-lourd, CFC qu’il décroche en 1995. Une mini crise horlogère l’oblige à partir en plaine dans un atelier poids-lourd mais il revient vite en terre combière au garage Toyota au Pont. Pendant ces neuf années au bout du lac, il décroche son Brevet Fédéral d’Electromécanicien en fréquentant les cours du soir. 2006 verra son retour à l’AVJ en tant que chef d’exploitation en charge des secteurs transports de personnes, du parc véhicules, de l’entretien des bâtiments, sous la direction de son mentor Benjamin Teuscher, alors directeur. «L’AVJ en 100 ans d’existence est passée par trois étapes douloureuses. Quand Benjamin est arrivé en 1991, l’entreprise était au plus mal. Il a réussi à développer cette dernière et apporter une belle dynamique depuis. Il décède brutalement en 2008 et on n’a pas eu de directeur pendant 6 mois.»
Au pied levé
Avec son collègue Willy Helfer, également chef d’exploitation, il prend le relais, non sans peine «on a bien ramé!» confesse-t-il. «Didier Rey arrive en 2009, il a dû trouver ses marques dans cette entreprise familiale, c’était compliqué pour lui de trouver sa place. Au bout de deux ans, Didier tranche “la boîte tourne avec vous, laissez-moi l’administratif, les finances et les relations publiques et vous vous occupez du reste.”» C’est ainsi que «JNB» et Willy Helfer sont nommés sous-directeurs en 2011. Un arrangement qui lui convient bien. Aujourd’hui 95% des bâtiments sont rénovés, nous avons
70 employés, 100 jeux de plaques et plus de 300 bennes! On fait du transport scolaire, public, des voyages, des limousines, du déneigement, de la gestion de déchets, de la voirie, du transport de céréales, de machines de chantier et forestières, des navettes ouvrières…
Covid et ça repart
Pendant les 18 mois de la période Covid, deux secteurs sont à l’arrêt: les voyages et les limousines (transport VIP). «Là ça redémarre bien, nos partenaires ont bien joué le jeu. Quand Didier fait valoir ses droits à la retraite anticipée, on a lancé le processus de recherche de son remplaçant. Pour la première fois de ma vie j’ai dû rédiger mon CV, très rapidement en plus. Une commission pour auditer en interne m’a choisi, cependant et dans un souci de totale transparence, le poste a été ouvert aux candidatures extérieures et au final, je suis nommé par le Conseil d’administration. Les 20 ans cumulés dans l’entreprise, ma connaissance de la région et de nos clients ont fait pencher la balance en ma faveur. Pour pallier quelques lacunes en finance, j’ai fait un CAS sur 6 mois à l’Université de Lausanne en gestion et finance d’entreprise, le diplôme est en poche!
Tu vois la différence ?
Dans le fond, cette nomination ne change pas grand-chose, je travaille toujours sans compter, c’est plutôt le regard des employés et de la clientèle qui change, ça a créé une certaine distance. Puis au final c’est moi qui prends la dernière décision et qui me plante si cela ne fonctionne pas. Je reste réactif mais prudent. Je prends mes marques, je mets des choses en place… c’est beaucoup de travail mais quand la décision est prise, elle est prise et on passe à autre chose. Didier nous laissait une grande liberté, donc je n’ai pas à changer ma façon de gérer, j’ai toujours fait ça. Je suis dans la continuité, le développement…
Ma famille un pilier
«J’aime être dans mon spa, c’est 30 minutes où je suis tranquille. Je peux me refaire le film de la journée. J’aime être en famille, on fait de la marche, du ski de piste / randonnée, de temps à autre du ski nautique… J’aime la nature, la ville n’est pas faite pour moi. J’ai fait du hockey, c’est pour ça qu’on me voit à la patinoire. J’aime voir les gens et discuter. Je prends mon café dès 6h à la Chenoille au Pont avec les potes. Sinon on loue régulièrement un chalet entre Nendaz et Isérables: pas de télé, un peu de réseau, on joue aux jeux de société, on fait la cuisine ensemble, ce sont des moments précieux.» Un bosseur qui se ressource en famille, un nouveau directeur qui a toujours été là, Jean-Noël Bifrare coche toutes les cases pour assurer un bel avenir à ce fleuron de la Vallée de Joux.
